Manifeste.

Signac lie l’horizontale au calme, l’ascendante à la joie, la descendante à la tristesse. N’y a-t-il pas un lien avec la conception des émotions (sentiments) ouverte par Spinoza, qui va inspirer Antonio Damasio (Neurologue) ou il précise l’antériorité de l’émotion par rapport au sentiment ?

Kandinsky nous rappelle que l’origine de toute ligne est la force, c’est-à-dire l’énergie.
La ligne est une forme de vie captivante. Eprise de liberté, la ligne tend à envahir l’espace et à l’épouser.

Mais comment le percevoir se transforme en sentir ?
La ligne notamment m’a permis de faire l’expérience de la visualisation du rythme musical.
Pour certains les traces rythmiques précèdent les figures descriptives et l’imitation de formes naturelles.

D’autres diront que le rythme précède l’espace et le temps.

Quant à l’art et au rythme des questions essentielles surgissent :
° y a-t-il dans la nature un rythme universel, un ordre établi dans toutes choses ?
° le phénomène rythmique est-il réductible à une formule mathématique ?
° la naissance d’un noyau commun à tous les arts, qui nous vient de la profondeur de notre être, échappe-t-il à toute rationalité ?
° assistons-nous dans l’art au passage de quelque chose de statique et définitif vers des formes empruntes de mouvement et de rythme ?

Et si tout, absolument tout, relevait d’une question de rythme ?

Pierre Geist